Après
avoir décroché le premier titre du championnat de France depuis sept mois, Montpellier
reçoit un PSG promis au sacre par l'opinion. Place de la Comédie. Bataillant
dans la deuxième moitié du classement, les Héraultais connaissent une saison
délicate. Tel un brusque retour au réel. Malgré un budget en hausse (60
millions d'euros) et un baptême inespéré en Ligue des champions, le MHSC pâtit
de la vente, à l'intersaison, de son buteur Olivier Giroud à Arsenal. Le
résultat du match (1-1) n'a ainsi pu que satisfaire des locaux classés 14e en
championnat et en quête d'apaisement.
Clôturant la 12e journée de Ligue
1, la rencontre entre Montpellier et son dauphin pour la saison 2011-2012 s'apparentait
également à une passation des pouvoirs. "Vous le savez tous : on va jouer
les champions de France. C'est le match entre les anciens et les nouveaux
champions", avait déjà prévenu avant le match René Girard, l'entraîneur de
Monpelier. Une thèse validée par son homologue Parisien soucieux d’oublier les
rivalités de la saison écoulée. "C'est une autre histoire, un autre
championnat, avait déclaré Carlo Ancelotti. L'année passée, nous avons bataillé
contre Montpellier, cette saison ce sera différent."
Pour contourner le piège de la Mosson, le coach du PSG
devait repenser son schéma tactique en l'absence de Zlatan Ibrahimovic. Suspendu
pour deux matchs suite à son expulsion face à Saint-Etienne, le samedi 3
novembre 2012, lors de la première défaite (2-1) de son club en championnat, l'attaquant
suédois est le principal artisan du début de saison réussi du onze parisien. Meilleur
buteur du championnat avec dix réalisations, le géant scandinave fascine
surtout les observateurs par sa supériorité technique. Mardi 6 novembre, le
joueur s'était notamment distingué en effectuant quatre passes décisives lors
de la probante victoire (4-0) du club de la capitale contre les Croates du
Dinamo Zagreb en match de poules de Ligue des champions. Une première.
Se fiant à ses intuitions, René
Girard avait paradoxalement déploré l'absence de l'attaquant vedette du PSG.
"Je vais peut-être paraître con, mais j'aurais peut-être préféré qu'il
soit là, avait assuré l'entraîneur montpelliérain. Il va y avoir des joueurs
qui vont avoir l'occasion de donner le maximum pour montrer qu'ils méritent d'être
là." Palliant "l'irremplaçable" Ibrahimovic, Guillaume Hoarau n'allait
finalement rester que neuf minutes sur la pelouse de la Mosson. L'attaquant
parisien était contraint de sortir prématurément du terrain en raison de l'expulsion
controversée de son coéquipier, l'arrière Mamadou Sakho. Cette sanction
obligeant ainsi Carlo Ancelotti à renforcer son secteur défensif. "Sakho n'était
pas le dernier défenseur. Ce carton rouge, c'est un cadeau de l'arbitre", a
pesté le technicien transalpin après la rencontre.
Pourtant les Parisiens ouvrent le
score sur un centre-tir lobé du défenseur latéral brésilien Maxwell. A l'heure
de jeu, les Héraultais parviennent à égaliser avant de se retrouver à leur tour
à dix suite à l'expulsion de leur meneur de jeu Younès Belhanda. S'abattant sur
l'aire de jeu, des pétards jetés depuis les tribunes traduisaient alors la
nervosité ambiante. Après plusieurs offensives infructueuses de part et d'autre,
les deux équipes se neutralisent (1-1) jusqu'au coup de sifflet.
Alors qu'il avait exhorté ses
joueurs à former un "commando" face au PSG, René Girard a savouré ce
résultat lors de la conférence de presse d'après-match. "C'est une belle
performance, c'est important de s'accrocher, a confié le technicien héraultais.
On a laissé deux points ce soir mais je crois que beaucoup en laisseront contre
cette équipe." Pour les Montpelliérains, cette performance est d'autant
plus appréciable qu'ils avaient été, cinq jours auparavant, précocement
éliminés de la Ligue
des champions en s'inclinant (3-1) face aux Grecs de l'Olympiakos Le Pirée.
Carlo Ancelotti s'est, lui, nettement
moins satisfait de ce partage des points. Loin de dominer outrageusement le
championnat, le club au budget pharaonique (300 millions d'euros) confisque
toutefois la première place du classement à l'Olympique de Marseille en vertu d'une
meilleure différence de buts. Ténue, cette avance reste artificielle puisque
Phocéens et Lyonnais, en embuscade à la troisième marche, s'affronteront le 28 novembre
en match en retard de la 10e journée de Ligue 1. Pour le PSG, la quête du titre
s'annonce longue et âpre.
source: lemonde.f
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