De nouveau battu sur la pelouse d'Ajaccio vendredi soir (1-0), l'Olympique de Marseille ne disputera vraisemblablement pas la Ligue des champions la saison prochaine. Au club depuis trois saisons, Didier Deschamps a réussi à rendre le goût de la victoire aux exigeants supporters phocéens. Mais aujourd'hui, le champion du monde 98 semble à court de solutions pour relancer sa machine. L'aventure pourrait bien se terminer l'été prochain pour l'ancien capitaine des Bleus.
Didier Deschamps paraît à court de solutions pour relancer l'Olympique de Marseille. (Reuters)
Arrivé au club en 2009 pour succéder à l'ultra populaire Erik Gerets, Deschamps s'est fait une spécialité de redresser des situations mal embarquées. Des retards de points conséquents, des effectifs pas toujours équilibrés et privés de joueurs vedettes, des luttes d'influence internes, le champion du monde 98 s'est accommodé de tous les aléas pour redonner ses lettres de noblesse à l'OM. Des problèmes de gestion auxquels il n'a pas toujours été étranger, lui qui dispose tout de même de responsabilités relativement larges, à la façon d'un manager à l'anglaise.
S'il n'a ni l'omnipotence, ni la puissance financière dont peuvent disposer Alex Ferguson ou Roberto Mancini, le Bayonnais a son mot à dire et les succès comme les déconvenues, certes plus rares, sont aussi de son fait. Tactiquement, comme dans le choix des hommes, "La Dèsch " a souvent changé de munitions, gommant ses erreurs d'interprétation, relançant des joueurs mésestimés au premier abord comme Mathieu Valbuena, et trouvant, presque à chaque fois, le moyen de relancer la machine. Un titre de champion de France, deux Coupes de la Ligue , deux huitièmes de finale de C1, l'ancien milieu de terrain n'a pas chômé.
L'OM lui doit beaucoup, mais...
Trois ans après son retour sur la Canebière et après maints exploits donc, il n'est pas interdit de penser que Deschamps a fait le tour de la question. Que lui, comme les supporters olympiens, ont besoin de changement. Qu'on ne s'y méprenne pas, la "Dèsch" est assurément l'homme de la situation jusqu'à la fin de la saison. L'OM lui doit beaucoup, et il serait parfaitement injuste de le contraindre à quitter le club dès à présent. Sa culture de la gagne pourraient même ramener encore un ou plusieurs titres d'ici au mois de juin (Marseille est en finale de la Coupe de la Ligue et encore qualifié en Coupe de France et en Ligue des champions, ndlr), et les habitués du Vélodrome ne manqueront pas de le saluer de leur enthousiasme parfois excessif.
Mais on voit mal Deschamps poursuivre au-delà. Lorsque le club démarrera la saison 2012-2013, ce sera sans Ligue des champions, sans certains cadres partis pour renflouer les caisses du club, et sans recrues clinquantes comme l'a d'ores et déjà annoncé le président Labrune. Déjà passablement irrité par certaines composantes de son job marseillais, lui qui s'était vu refuser des joueurs sous l'ère Dassier, l'ex-capitaine des Bleus aura vraisemblablement du mal à accepter cette nouvelle donne contrariante. D'autant que sa cote sur le marché des entraîneurs est forcément élevée. "DD" reste un jeune technicien (44 ans), mais possède un CV des plus prometteurs grâce à la finale de Ligue des champions atteinte avec l'AS Monaco en 2004, l 'opération remontée victorieuse avec la Juventus après le Calciopoli et ses résultants probants dans les Bouches-du-Rhône. On imagine bien Chelsea, qui n'a nommé Roberto Di Matteo que jusqu'à la fin de la saison, ou l'Inter Milan, où Claudio Ranieri ne devrait pas faire de vieux os, tenter de racheter ses deux dernières années de contrat. A moins que la FFF ne fasse de lui sa cible prioritaire en cas de départ de Laurent Blanc après l'Euro...
source: football.fr
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