Montpellier a décroché son premier titre de champion de France. Son président Louis Nicollin savoure, sans se monter la tête.
A la sortie du stade champêtre de l'Abbé-Deschamps, dimanche soir à Auxerre, Louis Nicollin, dit "Loulou", le président du Montpellier-Hérault Sport Club, n'en revient pas d'avoir décroché, pour la première fois de son histoire, le titre de champion de France :"Putain, j'ai cru qu'on allait passer au travers. C'est beau !" Et de lancer à l'adresse de son épouse Colette : "Et maman, où elle est ? Allez, on rentre... " Celle-ci exulte : "C'est magique... Le petit a fait la nique au grand." Allusion au titre conquis aux dépens du PSG, propriété des Qataris au budget pharaonique de 150 millions d'euros, et relégué à la deuxième place derrière Montpellier (33 millions d'euros).Une histoire de famille
Habituellement discrète, l'épouse, embarrassée par les dérapages légendaires de son homme, donne elle aussi quelque peu dans le ton leste. Quand le patriarche fatigue, elle prend le relais. Parce que ce titre, c'est aussi le sien. Depuis près de quarante ans, elle vit au rythme du club de la Paillade. La joie des montées, la tristesse des descentes, la victoire en Coupe de France en 1990, et les folles épopées européennes, elle a tout vécu avec son président de mari. Comme leurs deux fils, Laurent et Olivier, qui assurent la relève. Le premier dans le football. Avec le titre de président délégué pour ne pas trop brusquer le père, pas encore disposé à lâcher les rênes de sa "fille", comme il appelle le club. Le second dans l'entreprise de traitement de déchets qui a fait la fortune de Louis Nicollin. Surnommé le "roi des poubelles", il règne sur près de 5.000 salariés en France et à l'étranger et un chiffre d'affaires de 300 millions d'euros.
Dans les vestiaires du stade d'Auxerre, ses "petits", ainsi qu'il désigne ses joueurs, fêtent à tue-tête le sacre historique.
"Le PSG, vous allez en manger pour cinq ans"
Prenant place dans un van gris qui s'apprête à le ramener à son avion pour rejoindre Montpellier, il semble vidé. Agglutinés autour de lui, les journalistes, habitués à ses saillies verbales pas toujours de bon goût, se montrent un peu déçus. Ce n'est que le lundi, de retour place de la Comédie , que Louis Nicollin a refait du "Loulou". Ainsi qu'il s'y était engagé, il est apparu coiffé d'une crête d'Iroquois aux couleurs bleu et orange du club.
Le truculent président fondateur du club savoure la victoire, sans trop d'illusions pour l'avenir. "Le PSG, vous allez en manger pour cinq ans", lâche-t-il. La tête froide, il n'entend pas changer sa stratégie gagnante de formation de jeunes pousses pour une politique de recrutement dispendieuse de stars du ballon rond, comme il le fit au début des années 1990 sur le modèle Tapie, alors président de l'OM. L'embauche, au prix fort, d'Eric Cantona puis de Carlos Valderrama, fantasque joueur colombien, n'avait pas été totalement à la hauteur des espérances, eu égard aux performances.
A 68 ans, Louis Nicollin, 311e fortune de France, ne semble pas courir après l'argent. Mais disputer la prestigieuse Ligue des champions est un défi des plus flatteurs.
source: nouvelobs.com
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