Football : Après l’Allemagne, la Suisse aurait pu affronter les champions du monde et d’Europe, le 30 mai. Le coach a préféré dire non pour des raisons tactiques et… jouer contre la Roumanie.
On ne modifie pas une préparation gagnante… Avant le Mondial sud-africain 2010 qui devait les couronner nouveaux maîtres du monde, les Espagnols avaient effectué un camp d’entraînement à Schruns, dans le Vorarlberg autrichien. Superstitieux, ils s’apprêtent à retourner dès le 22 mai au même endroit, dans le même hôtel, pour y préparer l’Euro à venir. Et comme il y a 2 ans, les champions du monde et d’Europe en titre disputeront deux matches amicaux, le premier, le 26 mai, à Saint-Gall, contre la Serbie (coup d’envoi 18 h), le second, quatre jours plus tard à Berne contre la Corée du Sud (20h). Etrange adversaire venu de loin, sachant qu’au même moment l’équipe de Suisse jouera un match-test contre la Roumanie à Lucerne.
Pas d’intérêt helvétique
En lieu et place de cette dernière affiche, tout sauf vraiment délirante, aurait-il été vraiment impensable d’imaginer le 30 mai un match de gala au Stade de Suisse, un match qui aurait pu être celui de la revanche de Durban? L’ASF n’a-t-elle pas songé à offrir à tous les fans désabusés de l’équipe nationale privés d’Euro après une campagne qualificative désastreuse une séance de rattrapage contre la Roja ? Eh bien non…
Organisateur de la tournée ibérique en Autriche et en Suisse pour le compte de Matchworld, une société active dans l’industrie du sport basée à Pully (VD), Marc Biolley a vaguement tâté le terrain avant de rapidement renoncer, faute d’intérêt. «Si la Suisse l’avait souhaité, elle aurait sans problème pu jouer contre l’Espagne. C’est dommage…» Quand un contact est noué ce printemps, la Suisse avait déjà fixé un premier match de prestige. C’est celui qui, dans une rencontre de voisins, l’opposera le 26 mai à Bâle à l’Allemagne. «Manifestement, reprend notre interlocuteur, dépité, Hitzfeld ne voulait pas jouer deux fois de suite contre une grande équipe. Il a préféré renoncer à affronter l’Espagne.» Au lieu d’applaudir Xavi, Iniesta et Casillas, les stars de la Liga , le supporter helvétique se consolera avec la Roumanie , matricule 45 au dernier classement FIFA, tandis que le visiteur de Madrid (et Barcelone!) se rabattra sur la Corée du Sud avant d’affronter, dès le lendemain à Séville, la Chine de l’entraîneur espagnol José Antonio Camacho.
En pensant à la Slovénie
714 jours après le miracle de Durban et l’historique – mais restée inutile – victoire des joueurs d’Ottmar Hitzfeld (1-0, but de Gelson Fernandes), il n’y aura donc pas de retrouvailles entre la Suisse et l’Espagne à Berne. «On n’a pas voulu faire deux gros matches dans un intervalle si rapproché, confirme Philipp Ebneter, manager de l’équipe nationale. Quand un pays comme l’Allemagne souhaite absolument jouer contre vous, il faut toujours jouer contre elle! Cela a dès lors influencé le choix du deuxième adversaire. La Roumanie , c’était aussi le vœu du sélectionneur, qui a préféré trouver un adversaire se rapprochant plus du jeu de la Slovénie que l’on rencontrera en septembre, lors du coup d’envoi des éliminatoires pour la Coupe du monde au Brésil.»
Nuit du football suisse à Berne
Il faudra donc attendre le 7 septembre et le rendez-vous en Slovénie pour savoir si la tactique de Hitzfeld était la bonne. «Et puis, conclut M. Ebneter, les champions du monde n’ont pas franchement non plus insisté pour jouer contre la Suisse. La Corée leur allait très bien…» Afin de négocier au mieux cette fin de saison sans enjeu sportif, les mercenaires helvétiques se réuniront le 22 mai déjà, à Feusisberg (SZ). Au lendemain de l’ultime ronde du championnat, ils seront rejoints par les internationaux évoluant en Super League. Le 28 mai, toute la délégation prendra part à la 15e «nuit du football Suisse», à Berne. 48 heures plus tard, il faudra choisir entre la Suisse (à la Swissporarena ) et l’Espagne (au Stade de Suisse), dont les matches respectifs commenceront à la même heure, à moins de 65 km de distance à vol d’oiseau.
Réf: lematin.ch
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