Apres l’Ukrane-France: Les Bleus prêts à reprendre leur place

Aux portes des quarts de finale les Bleus ont désormais totale confiance en leur manière de faire. Les événements viennent de leur donner raison. Jusqu’où ? On peut rêver. La France semble enfin avoir trouvé un style.

A l’image du nouveau venu Yohan Cabaye, buteur décisif devant l’Ukraine, l’équipe de France affiche son style et peut regarder vers un avenir plutôt réjouissant après des années de disette / AFP
Une bonne bière fraîche pour le staff et le sélectionneur, un coca pour les joueurs, et tout le monde est reparti à Kircha faire dodo. Soft. Voilà comment s’est terminée officiellement cette soirée bascule pour le football français. Les Bleus venaient pourtant de gagner leur premier match de phase finale depuis 6 ans. Blanc en personne a joué les profs d’histoire dans le vestiaire, au cas où quelques-uns de ses plus jeunes disciples auraient eu des trous de mémoire. Cette victoire va compter, c’est une évidence, même si il y eut un ou deux faits d’armes du même genre. On pense tout de suite à la victoire décisive en Bosnie.

« Des matchs aboutis, il y en a eu d’autres… », affirme Blanc. Celui-là restera à part tout de même eu égard au contexte. « On ne joue pas 23 matchs de suite sans perdre en étant mauvais ! », lâche-t-il ensuite pour pousser sa démarche un peu plus loin. Au-delà du résultat, si important, la manière avec laquelle ses idées avancent, réjouit un sélectionneur qui pleure souvent sur le temps qui lui manque pour mettre en place son projet. Alou Diarra, un de ses soldats les plus fidèles, prétendait vendredi : « C’est là qu’on juge les équipes de haut niveau, on est cette fois dans le vif du sujet… ».

Comme si la France était en train de reprendre sa place à la grande table. Blanc mène cette croisade tout en changeant le style des Bleus, voilà peut-être sa vraie victoire du moment. « On est passé d’une équipe qui défendait beaucoup à une équipe qui aime attaquer beaucoup ! », résume-t-il encore. Et ce ne sont pas que des paroles, son « lâchez-vous ! », avait cette signification publique. Le contenu du match contre l’Ukraine a montré des Français audacieux, presque culottés parfois dans la façon d’aborder un adversaire forcément exalté. Pour autant les Bleus n’ont pas bronché, ils ont cherché du début à la fin à mettre leur jeu en musique, convaincus du bien-fondé de la stratégie. Elle est identifiée aujourd’hui. « Il faut s’en sortir par le jeu », il y a là comme un pari, presqu’un défi. Les choix sont allés dans ce sens, dans l’enfer des éliminatoires il y avait un risque que les Bleus ont contourné parfois avec acrobatie. En phase finale, on les croit capables de repousser les murs en ayant fait le plein de confiance.

Nasri parle d’une grande liberté d’action, tous les joueurs apprécient ce goût pour la finesse technique et la précision du jeu.

Il est vrai qu’ils ont été préférés souvent en fonction de ce critère. Il y a là une nouveauté aux contours presque révolutionnaires quand on se souvient de quelle misère émotionnelle l’équipe de France sort. La question reste la même : peut-on gagner en privilégiant autant la possession du ballon ? « Il faut avoir la mentalité pour ! », répond à sa façon Laurent Blanc. « Jusque-là il ne fait que des choix gagnants ! », il trouve en Gaël Clichy un soutien inconditionnel. Parfois quand les événements vous donnent raison, ça fait du bien. Cet Euro vient donc au secours de la bonne parole, y compris parce que la vie de groupe et un management transparent, n’ont pas de parasitage sur le terrain. « Il n’est pas facile pour un sélectionneur de donner un style à son équipe ! », cette phrase a été prononcée par Laurent Blanc il y a quelques jours. Il est peut-être en train de gagner ce match là aussi.

Réf : leprogres.fr

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