Groupe D. Un match nul contre l'Angleterre oblige les Bleus à prendre des risques
Selon les statistiques officielles de l'UEFA, Karim Benzema a parcouru 9602 mètres contre l'Angleterre. Il a cadré tous ses tirs (5/5), c'est tout de même celui qui a en a cadré le plus chez les Bleus, il a réussi deux tacles gagnants et n'a subi qu'une faute.
Mais ces chiffres ne révèlent pas sa grande solitude dans ce match.
L'avant-centre du Real Madrid, habitué à décrocher avec les « merengue », à aller sur les côtés, buteur contre l'Estonie il y a une semaine dans un angle inhabituel, a été contraint de le faire contre l'Angleterre, pour toucher le ballon, déçu d'attendre des ballons qui ne sont jamais venus des ailes (Ribéry et Nasri sont beaucoup rentrés, trop ?), qu'il a vainement attendus.
Mais les ballons qu'il a touchés ne se sont pas transformés en or. Benzema n'a pas délivré une grande production.
Il était promis à se faire… suer dans une défense regroupée, il n'a pas été déçu, et ses rares ballons n'ont accouché de rien. Une déception, à effacer au plus vite.
Olivier Giroud aurait-il fait mieux ? Le déménageur de pianos de Montpellier aurait rigolé mais serré les dents à l'idée des duels dans les airs et des coups tordus que lui promettaient Terry et Lescott, deux gaillards de sa taille, plus vicieux que lui, plus vigilants que tous les Français lundi soir.
Il est trop tard, aujourd'hui, pour discuter du sexe des anges. Les Français ont joué comme ils savent le faire, en tenant le ballon, mais ils n'ont pas assez écarté, et ils n'ont pas encore la capacité des Espagnols dans le jeu court, et aucune de ces deux sélections n'a de toutes les façons un Messi pour faire sauter la banque.
Le double rideau des Anglais, dont Laurent Blanc parie qu'il sera toujours d'actualité contre la Suède et l'Ukraine, rappelle que les Bleus sont en difficulté devant ce type d'opposition stérile : en poule de qualification, le Luxembourg et la Roumanie leur avaient posé les mêmes problèmes, et la troupe de Laurent Blanc avait ramé, à court d'idées et de solutions.
Même les corners (11 contre les Anglais) et les coups francs (3 seulement dans un match où il y a eu très peu de fautes, signe que les deux équipes ont d'abord voulu se neutraliser et surtout ne pas perdre) n'ont rien amené.
Les Bleus ne maîtrisent pas cet aspect de leur jeu, ils n'ont inquiété Hart qu'une seule fois, quand Alou Diarra a voulu se racheter de sa boulette, avec une tête surpuissante. Trop peu, et même presque inutile devant une équipe anglaise dont le jeu de tête est une première nature.
Ce vendredi, contre une Ukraine qui a pris deux longueurs d'avance et qui peut se contenter de deux nuls pour atteindre son Graal, les quarts, les Français devront très nettement hausser leur niveau de jeu. Il ne sera plus temps de se regarder, de calculer, de faire attention à ne pas commettre l'erreur. Il faudra jouer.
Réf: La Dépêche
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