Présenté comme l'arme fatale des Bleus, l'attaquant madrilène n'a toujours pas marqué avant le quart de finale de l'Euro 2012 samedi contre l'Espagne.
En confiance au Real Madrid, Benzema manque d'efficacité avec les Bleus.
Image: AFP
Avec un doublé lors du dernier match de préparation contre l'Estonie, Karim Benzema affichait pourtant une confiance maximale avant le début du tournoi.
Mais trois matches plus tard, celle-ci semble s'être évaporée malgré ses deux passes décisives contre l'Ukraine. La faute à la défense resserrée de l'Angleterre et surtout à la puissance suédoise.
«Karim aimerait marquer un but. Il a eu des possibilités jusque-là mais malheureusement il n'y est pas arrivé. C'est peut-être un problème d'équipe, mais les circonstances font que la réussite n'est pas avec lui en ce moment», a finalement reconnu le sélectionneur Laurent Blanc à l'issue du troisième match de poule. Quatre jours après avoir assuré qu'il était «en très grande forme».
Avant d'affronter la référence mondiale espagnole, la baisse de régime du joueur le plus talentueux de l'équipe n'est vraiment pas une bonne nouvelle.
Efficace au Real, pas en sélection
D'autant qu'il évoluera face à Casillas & Co., ses coéquipiers du Real, et devant une Espagne qui a appris à lui faire les yeux doux après ses débuts délicats en 2009.
Avec 32 buts en 52 matches sous le maillot merengue, Benzema a en effet fait son trou dans le vestiaire madrilène. A l'heure des retrouvailles avec son pays d'adoption, cet élément est-il de nature à le brider ou, au contraire, à le libérer?
«Il est frustré de ne pas avoir marqué. Le meilleur cadeau qu'on puisse lui faire, sachant qu'il va rentrer en Espagne, c'est de l'aider à revenir la tête haute et qu'il force le respect de ses coéquipiers», est venu le soutenir Florent Malouda, qui sait de quoi il parle puisque le 17 novembre 2010 contre l'Angleterre en amical à Wembley le joueur de Chelsea avait brillé (succès français 2-1).
Dans le système du Real qui privilégie l'attaque et la prise d'initiative, l'ex-Lyonnais semble cependant plus épanoui que chez les Bleus où tout repose sur ses épaules alors qu'il a déjà 63 matches dans les pattes cette saison.
Et s'il a déjà inscrit 15 buts en 48 sélections à seulement 24 ans, il ne faut pas oublier qu'il n'a marqué que deux fois lors des neuf dernières, et encore contre de bien faibles Estoniens.
Pas de relation technique avec Nasri
Les trois premières rencontres de l'Euro ont d'ailleurs été bien instructives sur le fonctionnement du trio d'attaquants de l'équipe de France.
Très complices, Ribéry et Benzema ont montré une entente prometteuse. En revanche, la proximité du Madrilène et du Munichois avec le faux meneur de jeu Samir Nasri saute nettement moins aux yeux.
Frustré de ne pas avoir de ballons réellement exploitables, Benzema, qui est le deuxième plus gros frappeur de l'Euro (après Cristiano Ronaldo), aurait ainsi un rôle majeur dans l'altercation qui a eu lieu dans le vestiaire après la défaite contre la Suède (0-2).
Précédemment pourtant, au sortir de la victoire contre l'Ukraine (2-0), l'avant-centre attitré des Bleus s'était félicité des automatismes naissants avec Nasri: «il a joué plus haut. C'est beaucoup mieux, je pouvais faire des appels en profondeur et libérer des espaces. Donc c'est important qu'il soit plus proche de moi».
Après la désillusion suédoise, Benzema s'est ensuite voulu moins disert: «J'ai tenté, je me suis fait contrer. On a essayé, on a fait deux ou trois mouvements. Contre l'Espagne, qui est une équipe qui joue, on aura plus d'espaces. La confiance est toujours là, mais il faut se remettre au travail.»
Si les Bleus l'emportent, un autre gros morceau l'attendra en demi-finale puisque son duel à distance l'opposera au monstre Ronaldo, lui aussi partenaire au Real.
(afp/Newsnet)
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