Image: AFP
«Au Mondial 2006, la France nous a donné une bonne leçon qui nous a servi pour grandir comme équipe, même si peu nombreux sont les rescapés de ce temps-là. Nous espérons que cette fois, notre expérience fera pencher la balance du côté de l'Espagne», a souhaité Fernando Torres dans une interview publiée jeudi sur son site internet.
A l'origine de cette attitude réservée: le bilan de l'Espagne face à la France en matches officiels, où les Bleus totalisent cinq victoires, un match nul... et aucune défaite. De toutes ces tentatives frustrées face aux Français, la plus récente reste la plus cuisante: en 8e de finale du Mondial 2006 en Allemagne, la jeune et sémillante Espagne, péchant par orgueil, avait en effet dû céder face aux vieux grognards guidés par Zinédine Zidane.
«J'ai gravé une image du Mondial 2006. Nous avions sous-estimé les Français qui étaient si vieux... C'est une habitude très espagnole de ne pas faire attention aux adversaires», témoignait le sélectionneur espagnol Vicente Del Bosque.
Ces jours-ci, l'ambiance est à l'humilité et à la concentration chez les joueurs espagnols qui s'attendent à un match coriace. «Je pense que la France va être un de nos rivaux plus les difficiles sur cette compétition», affirmait même jeudi Javi Martinez. «La France a une manière de jouer assez novatrice depuis que (Laurent) Blanc l'a prise en charge. Son jeu est plus basé sur des combinaisons, des passes courtes qu'avant», a détaillé le jeune milieu de terrain.
Villa, irremplaçable
Si les Bleus n'ont pas fait bonne figure lors de leur dernier match de groupe D, perdu face à la Suède (2-0), il en faut plus pour tranquilliser les esprits espagnols. «Lors des deux premiers matches, ils ont eu de bonnes sensations. Lors de leur troisième match, elles ne furent pas si bonnes, mais il nous est arrivé la même chose face à la Croatie (victoire 1-0)», a fait remarquer bien à propos Martinez.
Si l'Espagne a remporté deux de ses trois matches de poule, elle a aussi laissé entrevoir quelques points faibles. La fébrilité dont elle a fait preuve face à la Croatie et sa difficulté à marquer (six buts certes, mais dont 4 inscrits à l'Eire, adversaire de moindre calibre) en sont des exemples frappants.
Surtout, la phase de groupes n'a pas fait apparaître un remplaçant crédible à l'attaquant David Villa, resté à la maison en raison d'une fracture à un tibia en décembre dernier. En dépit de ses deux buts marqués face aux Irlandais, Fernando Torres peine jusqu'à présent à faire oublier l'absence du meilleur buteur de l'histoire de la Roja.
Pour autant, l'Espagne reste la tenante du titre et une sélection au jeu séduisant, emmenée par un Iniesta irrésistible. A 28 ans, le milieu de terrain du Barça est en effet dans la forme de sa vie, secondé par un Xavi qui, s'il semble émoussé, n'en reste pas moins une formidable plaque-tournante dans l'entrejeu.
Face à de telles armes, «boostées» qui plus est par l'enjeu et la motivation de surmonter enfin l'obstacle bleu en compétition officielle, la France n'a qu'à bien se tenir.
Réf : (afp/Newsnet)
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