Franck Ribéry, devant Bastian Schweinsteiger, exulte après son but contre le Real, le 17 avril à Munich
Après avoir écarté les deux grands favoris (FC Barcelone et Real Madrid), Chelsea et le Bayern Munich s'affrontent samedi 19 mai en finale de la Ligue des champions (20 h 45) avec l'objectif de sauver leur saison et surtout de s'inscrire dans la grande histoire du ballon rond. Le Bayern aura la chance de jouer à domicile, où il reste sur quatorze victoires en quinze matches européens, alors que Chelsea (un seul succès à l'extérieur en Ligue des champions cette saison) s'appuiera sur son exploit contre le tenant du titre en demi-finales (1-0, 2-2), le Barça de Messi.
Un choc pour l'histoire
Ce sera "le point culminant dans l'histoire du Bayern", selon son président Uli Hoeness, "un scénario idéal, probablement unique", et une victoire serait "certainement la plus importante de l'histoire" du club. Il s'agit pour le Bayern de remporter une cinquième Ligue des champions (après 1974, 1975, 1976 et 2001) et de monter ainsi sur le podium des clubs les plus titrés, à égalité avec Liverpool (derrière le Real Madrid, neuf couronnes, et l'AC Milan, sept).
Côté Chelsea, qui n'a que deux Coupes des vainqueurs de coupe (C2) à son palmarès (1972 et 1998), c'est l'excitation de la première fois. "Ce match peut décider de l'histoire du club", a rappelé l'entraîneur Roberto Di Matteo. "Ce serait sa première victoire en Ligue des champions. C'est tout ce qui compte et nous nous concentrons uniquement sur cela".
Un choc de revanchards
Les deux équipes tutoient le sommet depuis une dizaine d'années sans y parvenir. Le magnat russe Roman Abramovich, qui a fait de la C 1 le Graal à atteindre depuis son arrivée à Chelsea en 2003, n'a pourtant pas lésiné sur le recrutement. Mais si ses Blues ont tout gagné en Angleterre, la grande Europe leur résiste, entre une finale perdue (aux tirs au but face à Manchester United en 2008) et quatre échecs en demi-finales. Un revers samedi leur enlèverait aussi l'accès à la Ligue des champions la saison prochaine, puisqu'ils ont fini 6e du Championnat, avec la Cup en guise de consolation.
Les Bavarois, eux, ont encore en tête leur défaite de 2010, surclassés par l'Inter Milan de Diego Milito (2-0). Un nouvel échec samedi du 2e du Championnat allemand, une semaine après la claque reçue en finale de la Coupe d'Allemagne par Dortmund (5-2), double champion en titre, sanctionnerait une seconde saison blanche consécutive, ce qui ne leur était plus arrivé depuis 1995-1996...
Revanchardes enfin les stars : Drogba, à l'histoire mouvementée avec la C 1, entre l'exclusion en finale en 2008 et le fameux coup de gueule en demi-finale en 2009 (Lire l'article : "La trajectoire ascendante de Didier Drogba"). Ribéry, suspendu lors de la finale 2010 et qui va jouer "le match le plus important de (sa) carrière". Et Robben, défait en finales du Mondial et de la C 1.
Un choc de générations
Jeunesse munichoise contre expérience londonienne sur le terrain, et l'inverse sur les bancs. La génération Drogba abat peut-être sa dernière carte, avec les trentenaires Cech, Cole, Lampard et Malouda (Terry étant suspendu) en quête de consécration. "Pour beaucoup de joueurs de Chelsea, c'est leur dernière chance de gagner la Ligue des champions", a d'ailleurs remarqué le capitaine bavarois, Lahm. "Nous, on est dans le bon âge, et on pourrait avoir d'autres opportunités". Sa génération apparaît à son apogée, entre Neuer, Schweinsteiger et le performant trio d'attaque Robben-Gomez-Ribéry.
Sur le banc, Jupp Heynckes (67 ans), titré en 1998 avec le Real, a l'occasion de devenir le quatrième entraîneur à remporter la C 1 avec deux clubs différents. La direction du club a annoncé son maintien. Son homologue Roberto Di Matteo n'est, lui, sûr de rien. A 41 ans, cet Italien peu expérimenté a succédé au pied levé début mars à Andre Villas-Boas, limogé. Choc de générations aussi dans l'histoire du football, entre un Bayern campé sur ses racines et sa gestion modèle (Lire l'article : "Le Bayern Munich, chantre de la rigueur économique") et un Chelsea qui a inauguré le "foot-business" du XXIe siècle.
(lemonde.fr)
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